- soldatesque
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• 1580; it. soldatesco1 ♦ Propre aux soldats, qui rappelle le soldat. Langage soldatesque.2 ♦ N. f. (1611) Péj. Ensemble de soldats brutaux et indisciplinés. « Il aimait le soldat, point la soldatesque » (Madelin).soldatesquen. f. (Sens collectif.) Péjor. Soldats brutaux et indisciplinés.I.⇒SOLDATESQUE1, adj.Péj. Propre aux soldats; qui est caractéristique du comportement, des mœurs généralement attribuées aux soldats (rudesse, brutalité, grossièreté). Expression, maintien, ton soldatesque; manières, mœurs soldatesques. Un certain esprit soldatesque, qui est la gangrène de la liberté, menace assez visiblement la constitution anglaise (J. DE MAISTRE, Pape, 1819, p. 136). On lui donnait, parfois, le titre de général [au Marquis] à cause de son penchant au langage soldatesque et de la maigreur cavalière de ses genoux (ARNOUX, Nuit St-Avertin, 1942, p. 81).REM. Soldatesquement, adv., rare. A la manière des soldats. Un homme de ceux que les troupiers appellent soldatesquement des durs à cuire (BALZAC, Paysans, 1844, p. 156).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1556 soldadesque « qui est propre au soldat » (Papiers de Granvelle, t. 4, p. 614 ds Fonds BARBIER); 1580 soldatesque (MONTAIGNE, Essais, I, 26, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 172). Empr., par l'intermédiaire de l'esp. soldadesco, à l'ital. soldatesco « id. » (dep. fin XIVe-déb. XVe s., F. VILLANI ds TOMM.-BELL.), dér. de soldato (soldat). Bbg. HOPE 1971, p. 222.
II.⇒SOLDATESQUE2, subst. fém.A. — Vx. Troupe de soldats brutaux et indisciplinés qui se livrent à des excès. Soldatesque dangereuse, féroce. Dans le cours des guerres civiles qui désolèrent la France aux 13e et 14e siècles, les religieuses de cette abbaye furent plus d'une fois victimes de la licence d'une soldatesque effrénée (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 27). On aurait pu croire (...) que le seul rôle de la femme, ici-bas, était un perpétuel sacrifice de sa personne, un abandon continu aux caprices des soldatesques (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 144).B. — Péj., sing. coll.1. Ensemble de soldats indisciplinés, brutaux. Une multitude en armes se massant sur la place Louis XV. Un moment, j'ai cru que toute cette soldatesque partait pour le rempart. Ce n'est qu'une revue (GONCOURT, Journal, 1871, p. 795).2. La soldatesquea) L'armée. Nous apercevons un gouvernement flattant la soldatesque, et s'entourant du militaire, signe certain de ruine et de tyrannie (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 92).b) La troupe, les simples soldats. Les rébellions de la soldatesque forcent le capitaine à se montrer (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 960).Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1577 soldadesques sing. [sic] « ensemble des soldats » (Lettre de don Juan d'Autriche ds Hist. des causes de la désunion, révoltes et altérations des Pays-Bas, t. 2, p. 595 ds HERB., p. 107); 1611 soldatesque (COTGR.); 1654 péj. (CYRANO DE BERGERAC, Le Pédant joué, éd. Fr. Lachèvre, p. 210). Empr. à l'esp. soldadesca « ensemble des soldats » (1595, FUENMAYOR ds Autoridades), fém. subst. de soldadesco (soldatesque1). Fréq. abs. littér.:57.
soldatesque [sɔldatɛsk] adj. et n. f.ÉTYM. V. 1570; soldadesque « qui a un caractère soldat », 1556; de soldat.❖♦ Péjoratif.———I Adj. Propre aux soldats; caractéristique des mœurs prêtées aux soldats. || Langage soldatesque (→ Embêter, cit. 1; lascar, cit. 1). || Gaietés (cit. 17) soldatesques.———II N. f.1 (1668; soldadesque, 1577). Singulier collectif. Soldats brutaux et indisciplinés. || Les violences, les excès de la soldatesque.1 Il aimait le soldat, point la soldatesque, mais, par-dessus tout, il verrait avec horreur les chefs militaires se détourner (à son exemple) de leur rôle de soldats pour prétendre à confisquer l'État ou à le dominer.Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, De Brumaire à Marengo, VII.♦ Les soldats, la troupe.2 (Nous) chantions ensemble l'Artilleur de Metz ou quelque autre refrain apprécié de la soldatesque.Michel Leiris, Fourbis, p. 198-199.
Encyclopédie Universelle. 2012.